Les ‘principes du vivant’ au cœur de la transition managériale. Comment reconscientiser le vivant pour des organisations pérennes au XXIème siècle ?

Depuis 15 ans où j’interviens en entreprise et dans des organisations pour faciliter la mobilisation des leaders et des équipes afin de pérenniser leurs activités par une vision, une motivation et des modes collaboratifs partagées, j’ai découvert que de nombreux principes de management – enseignés depuis des décennies – pouvaient trouver leur source dans les principes fondamentaux des interactions vivantes des écosystèmes dans la nature.

J’ai rencontré – tout d’abord à travers leur livre « Le choix du vivant » (Ed. LLL – 2018) puis au sein d’un cercle d’entraide managériale où ils intervenaient – deux auteurs, Marie-Hélène Straus et Eric Julien, qui ont fait un magnifique travail de synthèse après 6 années de recherches basées sur des expériences étonnantes : dans des grandes entreprises mais aussi – pour Eric Julien – au sein d’une tribu primitive amazonienne, où il a été recueilli suite à un accident il y a 35 ans. Il s’agit des Indiens Kogis – derniers héritiers des grandes sociétés précolombiennes de plus de 4’000 ans – qui ont développés une manière de vivre en communauté qui ferait pâlir toutes nos organisations.

Les auteurs en ont ressorti « 9 principes pour manager et vivre en harmonie ».

Ces principes animent mon travail car ils permettent une croissance fructueuse des écosystèmes en se basant sur ce qui fonctionne naturellement au sein des organismes vivants, que ce soit dans la nature ou au sein des cellules de notre corps.

Je vais vous partager dans mes prochains articles ces 9 principes à travers des extraits de l’ouvrage qui me semblent essentiels pour mener à bien la gouvernance d’équipe ou d’organisation.

Je vous recommande vivement la lecture de ce livre si vous souhaitez approfondir le sujet.

« En ce début de troisième millénaire, ce n’est plus d’une simple évolution dont nous avons besoin, mais bien d’une mutation profonde. Selon Albert Einstein, ce n’est pas avec les idées et les concepts qui ont généré les difficultés que nous connaissons que nous pourrons les résoudre. Il faut inventer autre chose…

…Ces 9 principes, appliqués avec justesse, composent une ‘spirale évolutive’ qui remet la vie et l’enthousiasme au centre des organisations » (« Le choix du vivant » – 2ème de couverture)

Un constat

Dans un contexte d’incertitude (le fameux monde VUCA – Volatile, U(I)ncertain, Complexe, Ambigüe – ndr), la fonction traditionnelle d’encadrement se doit d’évoluer vers un rôle de facilitateur.

Le manager doit devenir celui qui accompagne l’émergence des talents, des possibles, stimule la performance, aussi bien individuelle que collective, maintient l’équilibre et le développement du système pour lequel il travaille, le tout dans un monde en mutations constantes, rapides, aux effets imprévisibles » (p 13).

Les managers qui, souvent, ont été experts avant d’être promus managers, restent pour la plupart, non conscients des principes du vivant, qui fondent l’humain, l’incitent à l’action, lui font prendre des décisions et interagir avec ses équipes et ses collaborateurs…

Ils tentent, parfois au prix de grandes souffrances, de faire converger les intelligences, les compétences, les énergies, les représentations, vers un objectif commun (p 14).

Nous voilà donc aujourd’hui confrontés à l’impérative nécessité d’une métamorphose : la métamorphose de nos systèmes de représentation, de nos croyances, de nos modes de gouvernance, de nos façons d’accompagner et d’animer des équipes… réveiller le « vivant en nous » (p. 15).

Finalement, Kogis dans une forêt tropicale ou manager dans une entreprise, il s’agit toujours de répondre à la même question : comment faciliter (déclencher, susciter), si possible joyeusement, la convergence des énergies, des compétences et des intelligences au service de l’efficience (optimisation, développement, survie) d’une organisation, afin de tendre vers une vision, un objectif, une ambition claire, attirante et partagée ? Autrement dit, comment tenir violence, barbarie et chaos à distance dans un monde plus que jamais fracturé, fragmenté, fluctuant, incertain. C’est l’aptitude des leaders, des managers à se saisir de cette question centrale qui fait et fera la différence (p 23).

Le manager du 21ème siècle devient un « funambule éclairé ».

A titre d’information, les Kogis ont deux principes qui régissent leur agir : Soigner le monde et vivre en paix.

fr_FRFrançais